Découvrez Interview de Charlotte Gainsbourg dans Là où ça bouge du 14 Juin sur Culturebox !
- Charlotte, la tambourine woman – Par Xavier ALEXANDRE, Ouest France, 16 juin 2010
La famille est là : Jane Birkin, la maman, Yvan Attal, le compagnon, calés tout près de la régie de la lumière et du son. Autour d’eux, une foule compacte dans la grande soute du Cargö, à Caen. Lundi soir, Charlotte Gainsbourg a réservé à la salle caennaise le premier concert d’une tournée européenne de vingt dates (1).
Il y a deux mois à peine, la comédienne-chanteuse avait éprouvé son spectacle auprès du public nord-américain. Logique, sans doute. Son album, IRM, porte la griffe de Beck. Le musicien californien surdoué lui a concocté un cocktail sophistiqué de percussions. Il caractérise ce troisième opus, qui forme l’armature du concert.
Un filet de voix
Charlotte Gainsbourg, de noir et blanc vêtue, y va aussi de son tambour. La chanson-titre ne magnétise pas d’entrée un auditoire tout acquis. Charlotte chuchote. Ça se sait.
Pourtant, le charme opère. Son filet de voix s’immisce parmi les proéminences d’une orchestration menée par la même équipe de musiciens que celle de l’enregistrement. Quelques reprises de 5.55 apportent un souffle d’air à l’ensemble.
Une interprétation saisissante de Just Like A Woman (Bob Dylan), une version très free jazz du Chat du café (Jean-Pierre Ferland) ajoutent des pépites. Que couronne l’hommage filial au « plus beau, plus grand, plus fort », par un texte pioché dans Melody Nelson puis par son fameux Couleur café.
(1) Le 16 juillet, aux Francofolies, à La Rochelle.
- Charlotte Gainsbourg embarque au Cargo – Par Xavier ALEXANDRE, Ouest France, lundi 14 juin 2010
Avec son album « IRM », la chanteuse a vécu sa première expérience de tournée au Canadaet aux États-Unis. Au tour de la France et l’Europe. Son voyage musical prend son départ à Caen.
L’album
Après « 5.55 » avec Air, « IRM » est le troisième. Il est sorti en décembre dernier. Cette fois, c’est avec l’Américain Beck Hansen que Charlotte Gainbourg a travaillé sur un an et demi, par période de deux à trois semaines. De cette collaboration avec l’étonnant musicien de Los Angeles est sorti un album protéiforme, de la ballade folk à la chanson rageuse, de la pop mélodieuse au son rock limite punk. « Je crois qu’il ne ressemble beaucoup au final », explique la comédienne et chanteuse.
« Bouts de textes »
Sur treize titres, il y a des chansons en français, d’autres en anglais. « Beck voulait voir les bouts de textes que je griffonnais. Je venais enfin de lire « Voyage au bout de la nuit ». On l’a utilisé. Tout comme des poèmes d’Apollinaire. Il me demandait sans cesse d’écrire en français. Moi, j’étais dans une attitude inverse. Après c’est la magie de l’alchimie. Mais, pour moi, c’est Beck qui a tout fait. »
Tournée
Pour la première fois, Charlotte Gainsbourg a entrepris une série de concerts. Une première tournée a eu lieu en avril dernier, au Canada et aux États-Unis, de Vancouver à New York en passant par San Francisco, Chicago, Montréal. Sensation de scène ? « Un truc tellement intense. J’ai l’impression de l’avoir rêvé. Incomparable. Mais cette première fois en public, c’est aussi un trac démesuré. Je pensais bien l’avoir au début. J’y avais droit chaque soir ! »
Musiciens
Charlotte Gainsbourg est accompagnée par les musiciens qui ont participé à l’enregistrement d’« IRM » : Bram Inscore, basse ; Amir Yahhami, cordes, guitares, percussions ; Brian Labarton, claviers ; Nicole Morier, choeur, guitare ; Eric Gardner, batterie. « J’ai découvert la vie en tournée, le bus, les hôtels. Mais, en fait, je ne pouvais rien faire d’autre. On vit uniquement avec ce rendez-vous quotidien du concert. Ça prend toute la tête. Il y a cette communauté avec les musiciens, et en même temps on est très isolé, très solitaire. C’est un peu bizarre. »
« Intimiste »
L’album d’« IRM » constitue bien sûr la trame principale du concert de Charlotte Gainsbourg, avec cette reprise inattendue du « Chat du café des artistes » du chanteur canadien Jean-Pierre Ferland. « Je l’ai rencontré pendant la tournée, à Montréal. Sa chanson connue là-bas. J’ai pu m’en rendre compte. Je reprends aussi dans le spectacle quelques titres de « 5.55 ». C’est concert plutôt intimiste. Mais en Amérique, je suis passée de salles de 300 à 1 800 personnes, c’est très surprenant. »
Tournage
Caen et donc la première date de la tournée de Charlotte Gainsbourg sur le Vieux Continent. Pour la partie française, elle se termine le 16 juillet aux Francofolies, à a Rochelle. Et après. « Je repars pour un film avec Lars Von Trier. On va tourner en Suède. Autre chose que « Antichrist ». Ça devrait être moins dur ! »