Publié le mercredi 30 mai 2012
À l’affiche du festival Crossover, à Nice, avec le rocker néo-zélandais Connan Mockasin, l’actrice-chanteuse s’explique sur cette nouvelle collaboration
Absente de marque du 65e Festival de Cannes, où elle avait pourtant un film à présenter et où hommage était rendu à Claude Miller (qui l’a fait débuter au cinéma), Charlotte Gainsbourg avait une bonne excuse : elle est en tournée depuis le début du mois de mai avec Connan Mockasin, rocker néo-zélandais qui a écrit l’un des titres de son nouvel album*.
Le duo est à l’affiche, demain, du festival Crossover de Nice. L’occasion de faire le point avec la jeune femme sur cette nouvelle collaboration (après Air et Beck) et sur sa carrière de chanteuse, qui semble l’accaparer de plus en plus.
Pour quelqu’un qui hésitait à se lancer en live, vous n’arrêtez plus. Qu’est-ce qui vous a poussée à reprendre la route ?
Ma rencontre avec Connan Mockasin. J’étais très attirée par sa musique, il m’a écrit un titre pour Stage Whispers (Out of Touch), puis il est venu à Paris pour m’accompagner en promo. Alors que je travaillais avec son groupe sur un showcase, ils ont réarrangé tous mes titres et j’aimais beaucoup ce que ça donnait. J’avais envie de profiter de cette rencontre et de continuer notre collaboration. Comme faire un nouvel album risquait de prendre trop de temps par rapport à mes projets de cinéma et qu’on était libres tous les deux en mai-juin, on a eu l’idée de cette petite tournée qui, du coup, est une sorte de « live du live » (rires).
C’est un duo ?
Pas vraiment, puisque ce sont mes chansons et qu’on les joue avec son groupe. Mais j’aime l’idée d’être la chanteuse du groupe de Connan Mockasin. Il y a moins de pression. Ça m’a fait entrevoir la scène différemment, moi qui suis toujours tellement angoissée. Leur décontraction fait que j’ai moins d’appréhension. Je ne suis toujours pas sûre d’être une vraie chanteuse, mais j’aime tellement ça que je me dis que ça finira par devenir naturel. Déjà, cette tournée, je l’ai acceptée sans réfléchir, comme si de rien n’était. C’est un grand changement pour moi !
En quoi cette tournée est-elle différente de la précédente ?
C’est plus léger, il n’y a pas de mise en scène particulière, on fait plus de petites salles. Le format est plus intimiste. Je reprends les chansons que mon père avait écrites pour mon premier album. Le son très années quatre-vingt plaît beaucoup aux musiciens de Connan. Ça m’a donné envie de les redécouvrir. C’est un nouveau son, une nouvelle collaboration. Peut-être le démarrage d’autre chose…
Est-ce à dire que vous pourriez mettre votre carrière d’actrice entre parenthèses pour la musique ?
Jusqu’ici, j’ai réussi à conduire les deux de front, sans sacrifier de films, ni de projets musicaux. Je vais continuer comme ça, si c’est possible. À la rentrée, je vais me consacrer plus au cinéma. Il y a ce projet avec Lars von Trier auquel je tiens beaucoup. Mais je voudrais aussi mettre le pied dans un nouvel album avec Connan.
Le Festival de Cannes a rendu hommage à Claude Miller, qui vous a fait débuter au cinéma. Quel souvenir en gardez-vous ?
C’est difficile d’en parler. Ça faisait longtemps qu’on ne se voyait plus, mais c’est quelqu’un qui a énormément compté pour moi. Mes premiers tournages avec lui restent des souvenirs très forts et très vivants. Il m’a tout appris. Les films sont, pour moi, sont comme des albums photos, j’ai grandi avec eux. Si je repense à moi à 13 ans, c’est L’Effrontée, à 16 ans, La Petite Voleuse… Ma vie est jalonnée par ces films-là.
Pensiez-vous faire au cinéma la carrière qu’on vous connaît ?
A cette époque-là, plus que le film lui-même, c’est la vie du tournage qui me plaisait. Le résultat, je m’en foutais un peu (rires). L’équipe du film, c’était comme une deuxième famille…
*Stage Whispers (Because) album live + huit titres inédits.
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